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Diverses méthodes pour viser avec un arc traditionnel

 

Cet article très intéressant a été posté par Str8 Shooter sur le forum Archery Talk. Il a été pour moi très instructif et je vous en fais donc profiter. J’y ai ajouté des commentaires afin d’éclairer certains points qui me paraissaient plus complexes présentés en l’état.

Je vous ai laissé les photos et les commentaires en langue anglaise car ces dernières me semblaient très parlants.

De nombreuses discussions ont eu lieu autour de ces différentes méthodes pour viser avec un arc traditionnel, l’auteur a pris le temps de prendre quelques photos et d'ajouter des références visuelles pour aider à expliquer chaque méthode en espérant que cela facilitera un peu la compréhension des différentes.

Elles pourraient être discutées sur le site de notre compagnie.

 

La méthode instinctive (le nom sonne bien) :

Le tireur instinctif se concentre sur la cible et rien d'autre. Visuellement, tout ce qui est vu est la cible comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus. La méthode implique une visée avec le corps et le cerveau.

Bien sûr, logiquement, la vision périphérique capte des signaux externes et perçoit clairement le fût et l’arc. Cependant, la concentration est telle que l'esprit ne les voit pas à des fins pratiques. 

Sans entrer dans une variété de définitions, l’esprit conscient relègue ces choses vers le subconscient et les réglages d’élévation et de latéralité se font sans aucune direction de la part de l’esprit conscient. 

 

C’est essentiellement la principale différence entre la méthode de visée instinctive et toute méthode de visée utilisant un point de référence. Un tireur avec une méthode de référence sera en mesure de vous dire, à un certain niveau, où se trouvait le point de référence de visée. Un tireur instinctif quant à lui ne sera pas capable de répondre à cette question.

 

Passons maintenant aux méthodes dites « d’avec un point de référence… »

 

Toutes ces méthodes sont basées sur l’apprentissage d’un point de référence en fonction de la distance, de la configuration de l’arc (puissance / fenêtre) et bien sûr de l’objectif à atteindre.

Le point de référence en fonction de la distance peut être décrit comme le point où la ligne de visée du tireur et la trajectoire de la flèche se rejoignent. 

Cela varie d'un tireur à l'autre. Des choses comme la vitesse de la flèche, la longueur de la flèche, le point d’ancrage, l’accrochage de la corde (un doigt divisé ou trois sous) affecteront le point de référence. Cette liste de facteurs n’est bien sûr pas exhaustive. 

De nombreux tireurs adapteront la méthode choisie au style de tir réalisé. De nombreux tireurs sur de courtes distances, tels que les chasseurs, les archers 3D et indoor pratiquent de façon à rapprocher le point de référence de l’objectif visé afin de gagner en précision.

Les tireurs qui aiment tirer sur de longues distances choisiront une méthode ou le point est plus bas que la cible pour garder une vision claire sur les cibles éloignées.

 

La méthode de la « Split Vision » : 

 

Cette méthode a été popularisée par le célèbre Howard Hill, chasseur et facteur d’arc américain.

Elle est un pas en avant par rapport à la prise de vue instinctive en termes de référence consciente à un point de visée. 

Le tireur utilisant la méthode de la Split Vision voit la cible comme nous pouvons le voir sur l’image ci-dessous. Il est conscient du fût et l’utilise pour ajuster son tir. La méthode d’ajustement de l’élévation n’est pas aussi précise qu’un solide système de référence tel que le « Gap ».

Le tireur utilisant cette méthode est très conscient de la distance relative entre le fût et la cible ou de la vision que lui offre la fenêtre d’arc en lien avec la cible. Cependant cette relation ne s’exprime pas en termes d’unité de mesure mais plutôt en termes de sensation.

 

Le tireur ajuste le gap jusqu’à que cela lui semble correct en fonction de l’image de la cible qu’il perçoit. Une fois que nous semble bon, le tir à lieu.

Il existe , cependant, diverses méthodes de « Gap Shooting » … Et nous allons vous les présenter ci-dessous.

 

 

La méthode du « Gap Shooting » par écart à la cible :

Cette méthode implique que le tireur connaisse la trajectoire de la flèche en fonction des différents points de référence et de la distance par rapport à la cible. 

Ils choisiront généralement un point situé au-dessus ou au-dessous de la cible qui coïncide avec la distance à parcourir. 

Par exemple, supposons qu'un tireur se trouve à 20 mètres d’une cible, il aura besoin de tenir sa pointe de flèche à environ 30 cm sous cette dernière. Il visualise cet endroit et place la flèche à ce qu'il perçoit être 30 cm au-dessous. 

L'accent reste mis sur la cible visée, mais ils maintiennent cet écart entre la flèche et la cible dans leur vision périphérique. Cette méthode est très similaire à celle qui consiste à choisir un point.

Un bon exercice, afin que cette méthode soit facilement assimilable, consiste à se munir de point à coller sur la cible. L’un sera le point à atteindre et l’autre mesurera le gap (l’espace entre le fût et l’objectif à atteindre que cela soit au-dessous ou au-dessus).

Le tireur se mets en position à la distance désirée et aligne son fût sur le point du bas puis regarde l’impact par rapport au point du haut.

Il modifie ensuite la position du point que ce soit vers la gauche ou la droite, ou bien vers le haut ou le bas, jusqu’à que la flèche atteigne le point du haut. Il aura trouvé ainsi son gap à la distance choisie.

Il devra l’annoter sur un papier et passer à la distance suivante. Il est possible que la position du point à atteindre, en fonction de la distance s’inverse avec le point de référence ( ou point du Gap).

 

 

La méthode du Gap Shooting en « prenant un point »:

La configuration du tir est pratiquement la même que celle de la précédente méthode. La principale différence réside dans les priorités. 

Si un tireur de « Gap shooting » par écart maintient une concentration de 90% sur la cible et 10% sur l’écart (le Gap), c’est le contraire pour un tireur avec un point de référence. 90% des efforts seraient concentrés sur l’acquisition d'un point prédéterminé, avec 10% focalisé sur le point à atteindre sur la cible. 

Essentiellement, le tireur utilise ce point de référence pour essayer d’atteindre un certain endroit. La trajectoire le porte au-dessus ou au-dessous.

 

 

La méthode du Gap Shooting en « prenant un écart court » :

Cette méthode est un peu différente de la méthode de Gap Shooting à l’écart. 

Le tireur visualise la cible comme un point situé directement devant la flèche. Presque comme une peinture et la flèche est le pinceau. 

Le point de référence en fonction de la distance est connu. Au-dessus ou au-dessous, le tireur verrait la flèche (par analogie comme un pinceau) se déplacer en très petites quantités pour compenser sa trajectoire. 

L'archer déplace la flèche en fractions de centimètres du bas vers le haut. 

Une image est plus facile à expliquer mais implique de voir la cible comme un objet à deux dimensions. Cela peut être difficile pour certaines personnes car le cerveau voit en 3D.

Vous devez  voir la cible comme une image et voir l’amplitude du déplacement réel de la flèche directement à partir de l'arc.

 

 

La méthode du Gap Shooting  « à la hampe »:

Cette méthode est assez explicite. Le tireur utilise le diamètre du fût comme instrument de mesure pour déterminer ou placer sa flèche, soit au-dessus, soit au-dessous. 

Grâce à la pratique, le tireur saura combien de multiple du diamètre du fût il devra prendre en compte pour atteindre son objectif. 

L'avantage de cette méthode est qu'elle décompose les ajustements en unités faciles à voir et ne nécessite pas autant de visualisation que les précédentes. L'inconvénient est qu'au fur et à mesure que les distances augmentent, le rapport entre le diamètre du fût et la cible devient plus grand et rend l'ajustement précis un peu plus difficile. 

À 20 mètres, la pointe ne peut couvrir qu'une partie de la cible. À 60 mètres, la pointe peut couvrir la totalité de la cible et un l’équivalent d’un diamètre de fûts peut déplacer la référence visuelle de plusieurs dizaines de centimètres.

 

 

 

La méthode du Gap Shooting en « prenant la branche »:

Cette méthode utilise divers points de la branche montante comme référence d’observation rudimentaire. 

Ces références peuvent être une plaque latérale, un tapis, une marque sur le bois, une stratification sur le ventre de la contremarche, la tablette de l'arc ou tout autre point que le tireur souhaite utiliser (attention ce fonctionnement n’est pas autorisé en France, il est interdit d’utiliser un support physique de visé avec un arc traditionnel). 

Un tireur évalue le nombre de marques et à pleine allonge alignera l'une de ces références avec la cible. Si la cible est la bonne distance et que la marque-référence correcte est utilisée, la flèche ira au centre de la cible. 

Cette méthode n’est peut-être pas aussi précise que celle de l’écart sur la cible, l’écart ou le choix d’un point, mais elle donne au tireur une référence visuelle concrète. 

Vous n'avez pas besoin de visualiser des arcs ou une trajectoire, vous devez simplement aligner le point de référence et exécuter le tir (cette technique se rapproche du tir avec viseur).

Il faut savoir que bon nombre de ces méthodes peuvent être utilisées conjointement. 

 

Sur une longue distance vous pouvez utiliser un point de référence. Malheureusement, sur une distance plus courte, vous risquerez de vous écarter de l’axe vertical et obtenir des écarts sur la cible importants car il vous sera difficile de visualiser un gap plus petit. 

 

À mesure que les cibles s’éloignent, vous pouvez passer à un gap plus petit et vous pourrez voir la différence entre 1/4 "et 1/2" pouce lors de la visée. Au point blanc, vous positionnerez simplement le point directement sur la cible. 

 

Et une fois le point blanc passé, vous pouvez passer à un point de référence au-dessus du point a atteindre. 

 

Vous connaissez la distance à partir de laquelle le point de référence est situé au-delà de la cible, vous visualisez donc un point au-dessus d’elle et visez ce point, cela vous assurera que la flèche tombera dans la cible.

Ces méthodes sont différentes. Bien qu'une méthode fonctionne pour un tireur, elle peut ne pas fonctionner pour un autre qui peut ne pas être en mesure de réaliser le maintien correct. 

L’image ci-dessus montre que la vision reste la même quel que soit la méthode. Un tireur peut utiliser l’une des références ci-dessus de la méthode de visée choisie en une méthode que l’esprit peut utiliser simplement et efficacement. 

Voilà, en substance, toutes ces méthodes sont un moyen de compenser la parabole de la flèche et permettent au tireur de contrôler la séquence de tir pour atteindre son objectif.

Certains tireurs vont exceller avec la méthode instinctive car ils ne sont pas doués pour se concentrer sur une référence et la cible. Les personnes comme celle-ci ont intérêt à permettre à l’esprit subconscient de prendre soin de la visée et de laisser le conscient libre. 

 

Nombre de personnes se sentent douées pour l'instinct, tandis que d’autres se sentent perdues sans système de référence. Sans quelque chose sur lequel se concentrer, ils ne développent alors jamais la confiance et n'acquièrent jamais la précision qu'ils souhaitent. Les tireurs comme ceux-ci feront bien d’expérimenter diverses méthodes de visée jusqu’à ce qu’ils trouvent celle qui leurs convient le mieux.